Soufi, mon amour est une histoire de rencontres : entre Ella et Doux Blasphème, entre Rûmi et Shams de Tabriz, entre Ella et Aziz, entre le lecteur et le soufisme.
Soufi, mon amour est une histoire d’Amour avec un grand « A ». C’est une aventure spirituelle à bien des égards, un parcours initiatique menant au lâcher-prise, à l’abandon de l’ego, à l’accueil inconditionnel de la vie.
Soufi, mon amour invite le lecteur à ouvrir son cœur et son esprit, à laisser tomber ses préjugés et à plonger dans les eaux pures et limpides du soufisme. Pour un public non initié, le soufisme désigne une voie d’éducation personnelle et de connaissance intérieure, accessible à toute personne en recherche spirituelle, quelle que soit sa culture. Plus simplement, il s’agit d’une quête fondée d’avantage sur le sentiment et l’intuition que sur la connaissance rationnelle, et qui a pour objet l’union intime et directe avec Dieu, avec l’Amour.
Selon Isabelle Vramian (magazine ELLE), Elif Shafak signe ici son meilleur roman. Pour ma part, je ne pourrai offrir de comparaison étant donné que je n’ai pas lu d’autres œuvres de cette écrivaine turque. Cependant, je peux vous assurer qu’une fois le livre ouvert, j’ai eu du mal à le refermer tant il m’a captivée !
Elif Shafak donne la parole à tous ses personnages à travers un système de narration habile : chaque chapitre porte le nom de la personne qui parle et offre ainsi son point de vue au lecteur.
On rencontre successivement :
- Ella, une jeune quadragénaire menant une vie confortable et triste, dont la principale occupation est de préparer le petit déjeuner et le repas du soir pour sa famille.
- Aziz, un soufi aventurier auteur du manuscrit Doux Blasphème qui relate la rencontre historique entre Shams de Tabriz et Rûmi.
- Shams de Tabriz, un derviche errant qui cherche à transmettre son savoir, et notamment ses « Quarante Règles de la religion et de l’amour », avant de passer dans l’autre monde.
- Rûmi, un célèbre érudit qui deviendra, grâce à sa rencontre avec Shams de Tabriz, un grand poète.
Une double narration s’installe offrant une sorte de mise en abyme au lecteur : Ella, chargée de lire Doux Blasphème se retrouve plongée au XIIIe siècle et découvre les figures de Shams de Tabriz et Rûmi qui marqueront l’histoire du soufisme à tout jamais. La lecture du manuscrit va éveiller des sentiments qu’Ella croyait perdus et va la pousser à commencer une correspondance avec Aziz, son auteur. Ensemble ils vont se passionner pour cette époque et échanger à propos de Shams et de Rûmi.
Le lecteur oscille ainsi entre le XXIe siècle et le XIIIe siècle, entre la rencontre d’Ella et Aziz, et celle de Shams et Rûmi. Des parallèles se créent, des destins s’entremêlent. L’Amour transcende le temps et l’espace.